Né le 17 mars 1923 à Laon, Jacques Henri Paul Martin est le fils aîné du couple André Ernest Martin agent d’assurance et Mireille Brun, artiste peintre. L’un de ses frères, Pierre, exercera le métier de commissaire-priseur à Laon. Jacques Martin fait toute sa scolarité à Laon, y étudiant notamment au lycée avant d’exercer la profession d’assureur comme son père. De sa mère, il a hérité un goût très prononcé pour l’art. Mireille Brun-Martin a été élève du peintre Désiré Lucas et lauréate au salon des artistes français. Elle a également été présidente de la société des artistes laonnois et de celle des amis du musée de Laon dans les années 1940-1950.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Jacques Martin est engagé volontaire dans la Résistance au sein du réseau Béarn, ce qui lui vaut en 1960 la reconnaissance de combattant volontaire de la Résistance. Également résistant comme membre du corps franc « Liberté », son frère cadet, Jean est capturé et fusillé avec onze autres étudiants en juin 1944 à Marcilly-en-Villette, dans le Loiret (Jean Martin est déclaré mort pour la France en vertu d’un jugement rendu le 10 juin 1945). Profondément marqué par ce drame familial, Jacques Martin tiendra toujours à perpétuer la mémoire de son frère aux côtés duquel il avait étudié au lycée de Laon. Cette implication dans la résistance explique également son intérêt pour l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et plus largement l’histoire militaire, consacrant plusieurs études à ce sujet.
Outre son activité professionnelle, il fonde en 1968 avec l’entrepreneur Bernard Caille une agence de voyages, « Laon-Voyages », dont il est directeur gérant ; cette agence est tenue par leurs épouses respectives.
Homme aux multiples passions, Jacques Martin est aussi connu pour son implication dans de nombreuses associations laonnoises. Très investi dans la protection du patrimoine de Laon, il fonde l’association pour la sauvegarde de l’église Saint-Remi-au-Velours, et parvient à faire préserver l’édifice promis à la destruction. Cette association devient en 1977 l’association des Amis de Laon et du Laonnois qui promeut, protège et restaure le patrimoine laonnois. Réputé pour son franc-parler, il n’hésite pas à interpeler les responsables politiques afin de les convaincre de l’intérêt de sauver le patrimoine local, n’hésitant pas à les mettre face à leurs responsabilités. C’est ainsi qu’il s’implique fortement dans la réfection des remparts de Laon et la conservation du patrimoine militaire. Il exerce les fonctions de trésorier de l’association 1977 à 1999.
Depuis le milieu des années 1950, il habitait avenue de la République à Laon dans la maison autrefois occupée par Ferdinand Foch quand celui-ci fut en garnison dans cette ville en 1902-1903.
Jacques Martin est aussi un fidèle adhérent d’autres associations historiques et patrimoniales : Société Historique de Haute-Picardie (SHHP), Centre d’études et de recherches Prémontrés (CERP), Vieilles Maisons françaises (VMF)…
Joueur émérite de bridge, il est l’un des membres fondateurs du bridge club de Laon en 1947 et prend part à des compétitions internationales, remportant notamment le tournoi international d’Aix-les-Bains en 1951. Également joueur de tennis, il occupe divers mandats successifs au sein du bureau du tennis-club de Laon : secrétaire entre 1947 et 1971, vice-président entre 1977 et 1986 et enfin président entre 1986 et 1992.
Il est enfin à l’origine de la fondation du Lions club de Laon en 1957 dont il occupe la présidence en 1968-1969.
Il reçoit le 27 décembre 2014 les insignes de chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire et à titre civil, distinction récompensant une implication sans faille dans la vie locale.
Il meurt à Laon le 15 juin 2015 à l’âge de 92 ans.